La transformation productive 20 ans aprés: problémes anciens, nouvelles opportunités. Synthése
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La transformation productive 20 ans aprés: problémes anciens, nouvelles opportunités. Synthése
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Avant-proposIl y a presque 20 ans, la CEPALC introduisait un nouveau paradigme pour son action: celui de la transformation productive dans l'équité. À cette époque, les pays de la région vivaient une période de transition, entre la crise profonde des années 80, marquée par les problèmes de stabilisation intérieure et d'ajustement extérieur, et une nouvelle décennie de réformes structurelles proposées dans le cadre de ce qui a été appelé le consensus de Washington. Dans un climat de doute et de pessimisme quant aux perspectives de la région, la CEPALC proposait une approche opposée à la pensée orthodoxe qui régnait alors dans le domaine de la politique économique.Cette proposition situait la région dans le concert des pays en développement et soulignait la position désavantagée dans laquelle elle se trouvait en employant la métaphore de la case vide qui représentait les difficultés rencontrées pour concilier la croissance et l'équité. La transformation productive devenait donc l'idée centrale pour promouvoir simultanément, et non pas de manière séquentielle, la croissance économique et l'équité sociale. l'Atténuation des inégalités favorise la cohésion entre les différents acteurs qui participent de façon directe ou indirecte au processus de production, et contribue à améliorer la compétitivité. Inversement, celle-ci tend à perdre du terrain à moyen terme si des niveaux élevés d'inéquité persistent au sein de la société.En ce qui a trait à la croissance économique, le constat se basait sur l'envergure des changements qui se déroulaient dans le monde et la façon dont ceux-ci obligeaient à reformuler une question fondamentale dans la pensée de la CEPALC: la génération et la propagation du progrès technique. Dans la nouvelle proposition, un rôle essentiel était accordé à l'industrie manufacturière considérée comme le secteur doté du meilleur potentiel en termes de contenus et de diffusion du progrès technique.On y reconnaissait toutefois l'importance des rapports de complémentarité avec les secteurs agricole et des services et le fait que la consolidation de ce rapport contribuait grandement à la création d'un cercle vertueux dans les domaines de la technologie et de la production.La Commission affirmait, en outre, que pour parvenir au progrès technique et à des gains de productivité, il était nécessaire d'atteindre un degré plus élevé d'ouverture, tout en faisant la distinction entre compétitivité authentique et fictive, et en en soulignant son caractère systémique. Par ailleurs, elle avançait le postulat selon lequel cette évolution vers des économies plus ouvertes devait se faire de façon progressive, mettre l'Accent sur les exportations et se baser sur un taux de change élevé et stable.Tout au long des années 1990 et au début de la décennie suivante, la CEPALC a perfectionné son analyse de différents aspects de la transformation productive mettant l'Accent, toujours dans le cadre du contexte institutionnel de la région, parfois sur les questions économiques, parfois sur les questions sociales, mais sans jamais perdre le cap de son approche intégrale du processus de développement. En effet, la CEPALC a toujours considéré les questions économiques, sociales et institutionnelles -étant donné leur interaction et leur conditionnement réciproque- comme indissociables.Cependant, la manière d'aborder ces questions, et le temps consacré à chacune d'entre elles ont leur importance. Les travaux les plus récents se sont attachés surtout à traiter l'Aspect social avec les considérations économiques et institutionnelles implicites qui y sont liées. Ceci est le cas des derniers documents institutionnels de la CEPALC, à savoir: l'Avenir de la Protection sociale et Cohésion sociale: inclusion et sentiment d'appartenance, qui développaient les thèmes de l'égalité des chances par le biais de l'éducation, des dynamiques à l'origine des phénomènes d'exclusion sur les marchés du travail, de la redistribution des actifs au moyen des dépenses sociales, de la promotion du plein exercice de la citoyenneté dans un contexte de renforcement de la démocratie et de sociétés plus inclusives.Les changements observés à l'échelle mondiale et soulignés dans la proposition formulée en 1990 se sont précipités depuis lors, et de nouveaux acteurs sont apparus, tant du côté de l'offre que de la demande, qui ont sensiblement modifié les équilibres traditionnels de l'économie mondiale et provoqué de profondes modifications structurelles. Il semble donc utile de nous pencher aujourd'Hui sur notre approche de la transformation productive et de l'examiner au regard de l'époque actuelle afin de déterminer, en dernière instance, si les nouvelles opportunités qui se présentent dans un contexte de paradigmes técnicoéconomiques inédits et d'une hyper segmentation croissante des marchés, sont susceptibles de contribuer à la solution des problèmes historiques d'Hétérogénéité structurelle de la région et de conduire à l'ouverture d'espaces de compétitivité encore peu exploités.Les pays d'amérique latine et des Caraïbes occupent différents espaces de compétitivité et d'apprentissage grâce auxquels ils s'intègrent au monde sur la base de leurs ressources et des compétences accumulées. Le souci de diversification et l'expansion de ces espaces doivent être au coeur de toute stratégie de développement productif. s'il est vrai que les stratégies doivent conserver des caractéristiques nationales, une meilleure coordination et une intégration économique accrue entre les pays de la région faciliteraient énormément la tâche car elles permettraient des économies d'échelle, des complémentarités et le cumul des apprentissages.Il faut, à cette fin, au sein de chaque réalité nationale, mobiliser un vaste ensemble d'énergies sociales actuellement éparses; et les politiques publiques jouent ici un rôle essentiel. En premier lieu, ces politiques sont indispensables pour positionner chaque pays en termes de vision, d'options et de perspectives à moyen et à long terme, ainsi que pour catalyser les efforts visant à détecter les opportunités actuelles et futures. En deuxième lieu, elles doivent servir à la création de partenariats entre les secteurs public et privé, qui soient durables et qui impliquent des gains et des engagements réciproques, afin de formuler et de mettre en oeuvre des stratégies permettant de concrétiser progressivement ces options et de tirer parti des opportunités.Tout ceci exige la mise en place de vastes consensus capables d'aboutir à des accords dans différents domaines de l'Activité nationale. À cet égard, la vision intégrale de développement qui caractérise la pensée de la CEPALC recouvre toute son actualité et sa pertinence.Certes, les propositions relatives à des domaines spécifiques sont séparables du point de vue analytique, mais les grands consensus nationaux pouvant conduire à leur matérialisation sont nécessairement multidimensionnels. En d'autres termes, la concertation sociale doit, conformément à l'esprit de la transformation productive dans l'équité, couvrir un ensemble indissociable d'accords portant sur la croissance, l'équité et le développement institutionnel.C'est pourquoi le présent document La transformation productive, 20 ans après: problèmes anciens, nouvelles opportunités a pour objet d'analyser les opportunités et les défis qui se présentent aujourd'Hui à la région dans un environnement économique international caractérisé par l'émergence de nouveaux acteurs, la nature et l'intensité des courants commerciaux, la dynamique de la transformation structurelle et l'Accélération continue du progrès technique à mesure qu'apparaissent et se consolident de nouveaux paradigmes technologiques qui ont une profonde incidence sur la dynamique compétitive de nombreux secteurs. Le chapitre I est consacré à l'étude de la performance de l'Amérique latine et des Caraïbes au sein de l'économie mondiale et des opportunités qui s'offrent à la région dans le nouveau scénario mondial. Il comporte d'abord une analyse des tendances à long terme en matière de convergence et de disparités dans l'évolution du produit par habitant, puis quelques considérations relatives au processus de croissance économique et de transformation productive. Les principaux changements intervenus dans l'économie mondiale sont ensuite passés en revue, tant du point de vue de l'organisation productive et des modèles d'affaires que des tendances vers un mouvement simultané de massification et de stratification de la demande internationale. La section finale de ce chapitre analyse les points forts de l'évolution économique de la région au cours des dernières années ainsi que les orientations de base susceptibles d'enclencher un processus de transformation productive qui permette d'approfondir et de diversifier les modalités d'insertion internationale des pays de la région.Le chapitre II passe en revue les résultats économiques et des exportations de la région au cours des 25 dernières années. On y analyse d'abord l'évolution macro-économique de la région, en mettant en relief les facteurs internes et externes qui ont contribué au caractère faible et volatile de la croissance économique à partir de 1980 et jusqu'au début de la période d'essor en 2003, puis le rôle des gains de productivité en tant que facteurs de croissance et leurs rapports étroits avec la dynamique de l'Appareil de production.Sur ce point, le document met en exergue certains déterminants de l'évolution de la productivité, tels que l'Application des connaissances aux activités économiques, la diversification de la structure productive et la prestation efficace des services d'infrastructure. La dernière section de ce chapitre étudie la façon dont les exportations ont contribué à la transformation productive et à la croissance à partir de 1980, grâce à leur apport global, à la diversification par produit et par destination et à l'incorporation du savoir, ainsi que.les externalités technologiques résultant des échanges commerciaux et des investissements étrangers directs.Le chapitre III aborde le thème de la dynamique technologique dans la région et les possibilités d'améliorer la qualité des produits exportés. Après avoir comparé les efforts nationaux en matière de recherche et de développement et leur efficacité relative, le chapitre se penche sur le comportement innovateur des entreprises manufacturières dans plusieurs pays de la région ainsi que son incidence sur la productivité, les salaires et les exportations; divers obstacles qui freinent le développement d'innovations de processus et de produits sont également identifiés. Sur la base des prix unitaires des produits exportés, la section suivante jauge la capacité régionale d'améliorer son insertion sur le marché international moyennant l'incorporation d'éléments de qualité aux exportations. Pour ce faire, la qualité est évaluée en comparant le prix des biens exportés par la région avec des biens similaires provenant du monde développé et en développement; cette évaluation porte également sur la part occupée par la région dans le commerce mondial au cours de la dernière décennie, en fonction de différents niveaux de qualité. Finalement, compte tenu de l'importance de l'Amérique latine et les Caraïbes en matière de produits agricoles, le positionnement de la région sur le marché mondial de ce type de biens est analysé en détail, en particulier sur les marchés des pays développés. À la lumière de tous ces éléments, plusieurs moyens d'améliorer ce positionnement en termes de qualité des exportations sont ensuite évoqués.Le chapitre IV est consacré à l'étude des opportunités que peuvent offrir au pays de la région que les nouveaux paradigmes techniques et économiques, qui permettent de capter l'évolution simultanée des changements technologiques et du développement économique de façon à comprendre la façon dont la région réagit et accompagne la diffusion de ces technologies dans le domaine économique et social. En premier lieu, y sont décrites les répercussions des technologies de l'information et des communications ainsi que les conditions requises pour que l'ensemble de la société, le système économique, l'infrastructure et l'industrie puissent s'adapter aux nouveaux procédés et produits qui font leur apparition. Vient ensuite une analyse des tendances qui se manifestent dans la stratégie des entreprises et dans l'organisation industrielle à partir de la diffusion encore embryonnaire de la biotechnologie, ainsi que des efforts requis pour mettre en place un système capable de développer et de conduire des activités de recherche-développement et d'orienter les ressources humaines de façon à stimuler l'Adaptation et l'incorporation de ces nouvelles technologies.Pour analyser les opportunités et les défis, une évaluation sectorielle est nécessaire compte tenu de L'hétérogénéité propre à la structure productive des pays de la région. C'est pourquoi le chapitre V aborde ce type d'évaluation et décrit le processus d'apprentissage et les capacités technologiques dans quatre secteurs productifs qui caractérisent, à différents degrés d'importance, la structure productive de l'insertion internationale des différents pays d'amérique latine et des Caraïbes. Ces secteurs sont les suivants: le complexe agro-industriel, l'industrie minière, l'industrie manufacturière, qu'elle soit liée à L'héritage de l'industrialisation de substitution ou à l'exportation, et les services. Dans les quatre espaces de compétitivité et d'apprentissage, sont analysés les créneaux d'opportunités susceptibles de s'ouvrir suite à l'Application transversale des nouveaux paradigmes technologiques dans les différents secteurs productifs. Pour pouvoir tirer parti de ces opportunités, un effort technologique considérable est nécessaire au niveau interne afin de pouvoir modifier progressivement le profil de la structure productive en faveur des activités plus porteuses en termes de génération et de diffusion des innovations. Finalement, le chapitre évoque les possibilités existantes, pour les quatre secteurs mentionnés, de gravir des échelons dans les chaînes mondiales de valeur.Sur la base de cette analyse des opportunités et des défis en présence sur la voie d'une transformation productive plus dynamique, le chapitre VI étudie les modalités stratégiques adoptées par un groupe de pays situés hors de la région ayant mené des politiques à succès. l'Analyse se centre sur la façon dont sont organisés les processus institutionnels du secteur public concernant la formulation et la mise en oeuvre de stratégies nationales à moyen et à long terme, dans le cadre d'un partenariat public/privé. l'examen des différents processus d'organisation du secteur public et des programmes de soutien à la transformation productive et à l'insertion internationale a abouti à la formulation de ce qui a été appelé les 12 "principes premiers" en la matière. Dans ce même esprit, la situation des pays d'amérique latine et des Caraïbes est analysée en termes de la construction de visions nationales stratégiques, de partenariats public/privé et de consensus, pour conclure que ces principes sont particulièrement importants dans une région qui a besoin d'approfondir et de diversifier son appareil de production dans le cadre de la mondialisation.Enfin, le chapitre VII est consacré aux réflexions finales. Elles reprennent les principaux aspects abordés dans le document et rappellent quelles sont les opportunités qui s'offrent à la région lui permettant de progresser dans la voie d'une transformation productive propre à stimuler la croissance et à améliorer l'équité.